Damien MAY

Né à Hyères en mai 1976, Damien May arrête ses études rapidement et fait son apprentissage en ferronnerie chez les Compagnons du devoir avant d’effectuer son service militaire dans la marine. De retour sur terre, il multiplie les boulots, qu’il agrémente de lectures (Kessel, London, Nietzche…) ou de séances de cinéma. De temps en temps, Damien prend son sac et s’en va bourlinguer en Russie, Patagonie, au Maroc, en Italie ou en Espagne.

Autodidacte vivant à Marseille, amateur de dessin et de peinture (les dessins des moines Zen, Schiele, Van Gogh, Goya…). Il a son premier choc BD à 14 ans en lisant La ballade de la mer salée d’Hugo Pratt. Avec la revue (A suivre), il découvre Blutch et subit l’influence marquée d’Edmond Baudoin.

En 2010, il publie son premier album aux éditions Des ronds dans l’O, une adaptation du polar d’Annie Barrière, Tueuse. Le dessin sec et nerveux de Damien au pinceau comme à l’encre en rend palpable l’atmosphère sombre.
En 2011, il signe son deuxième album, Yasmina, d’après la nouvelle d’Isabelle Eberhardt.
Il participe à l’album collectif En chemin elle rencontre… vol.3, pour l’égalité femme/homme en illustrant un récit de Olivier Le Bellec sur les conséquences des violences faites aux femmes sur les enfants. Inventif, il est déjà sur d’autres projets. Sa carrière ne fait que débuter !

Damien May sur le web : http://www.bedetheque.com/

Ses publications

En chemin, elle rencontre… , collectif, Editions des Ronds dans l’O, 2013
Yasmina, Editions des Ronds dans l’O, 2011
Tueuse, Editions des Ronds dans l’O, 2010

Gros plan sur « Yasmina « 

Isabelle Eberhardt n’a vécu que 27 ans (1877-1904) mais elle laisse derrière elle de nombreux textes dont Yasmina.

L’histoire

Parcours étonnant que celui de cette femme à la vie aussi courte que fascinante qui, déguisée en homme, parcourt le sud algérien et adopte la religion musulmane. Elle connait très bien la vie quotidienne des bédouins ou de ces jeunes bergères qu’on marie un beau jour et qui, fataliste, résignée, acceptent l’inacceptable. Yasmina est de celles-là et va devenir bientôt « la femme du borgne ». Chance, le mariage est repoussé, le temps pour la jeune fille de rencontrer Jacques ! La séduction est réciproque mais les échanges difficiles. Malgré le doute et les différences culturelles, l’amour s’installe mais Jacques est muté et doit repartir ! Pour Yasmina, c’est le début de la déchéance…

Ce texte sensible est admirablement transposé dans ces pages à la fois frêles et émouvantes. Le trait au pinceau s’inspire des estampes japonaises et sait représenter le dénuement, l’inquiétude, l’absence. Une ligne de crête peut ici remplir admirablement une page et signifier élégamment le désert. Personnages et plus encore chevaux ou chèvres sont d’une vitalité dont il faut souligner l’expressivité. Bref, ce récit signé par l’auteur de « Tueuse » confirme un réel talent.

D’autres couvertures et planches