Gabrielle Piquet

Gabrielle Piquet est née en 1979 et vit à Paris. Jusqu’en 2001, elle étudie les sciences politiques, après 1 an de chinois et 1 bac littéraire. Elle passe un an et demi à Londres, entre stages et petits boulots de toutes sortes. En 2006, elle obtient son DNAP à l’Ecole Supérieure de l’Image d’Angoulême.
« J’ai toujours « plus ou moins » dessiné, peu pendant mes études, faute de temps. Je crois que je n’osais pas me lancer dans des études aux beaux-arts, peut-être parce que j’avais peur du regard qu’on pouvait avoir sur mon travail. J’ai trouvé ces études en sciences politiques vraiment passionnantes parce que très « actuelles » et couvrant de nombreux champs du monde contemporain. Mais je me suis rendu compte que la pratique me manquait trop … Néanmoins, la décision d’arrêter n’a pas été facile à prendre. C’est paradoxal, mais je lis très peu de bande dessinée ! Je l’ai découverte avec Franquin et Sempé. Les auteurs dont le travail me touche sont Eisner, Ralf Konig, de Crécy,Killoffer, Frédérik Peeters, Riad Sattouf, Bill Watterson… et j’aime des artistes comme Bofa ou Grosz. Pour le cinéma et la littérature, je citerai volontiers : Welles, Hitchcock, Fellini,Renoir, Scorsese,Burton, Chabrol, Tavernier, Zonca… Maupassant, Vallès, Zola, Giono, Bernanos, Faulkner, Joyce, Ionesco, Queneau… »

Gabrielle Piquet sur le web : http://gabriellepiquet.ultra-book.com/portfolio

Ses dernières publications

Les Idées fixes, Futuropolis, 2014
Égaux sans égo (collectif), Locus Solus, 2013
La v illa sur la falaise (collectif) et Arnold et Rose, Casterman, 2010
Les enfants de l’envie, Casterman, Prix International de la ville de Genève, 2010
Trois fois un, adaptation de 3 nouvelles de Tonino Benacquista, Futuropolis, 2007

Gros plan sur « Les idées fixes « 

Fidèle à ses habitudes, Adrien parcourt les ruelles du bord du port en hurlant que le diable le poursuit. De quoi, une nouvelle fois, s’attirer les injures des gamins qu’il croise. Mais peu importe, du moment qu’il peut leur répondre qu’il ne va pas tarder à les égorger pour les faire détaler. Ensuite, il s’approche des bateaux et s’assoit à côté d’un gamin et de son chat. L’enfant attend gentiment ses parents qui sont partis naviguer. Alors, Adrien lui parle et prétend que bientôt quelque chose d’extraordinaire va arriver. Quelque chose sorti tout droit de son esprit de travers ? De ce cerveau barbouillé qui lui fait des misères mais qui peut tout aussi bien lui faire effleurer les plus belles histoires ? En attendant, Adrien rejoint Achille son frère. Celui-là fête un drôle d’anniversaire : 20 ans que son bateau, l’Agathe, a disparu avec à son bord les vacanciers à qui il l’avait confié. Adrien, lui, s’entête à penser que le jour est proche où le navire reviendra…
Tendre, douce, délicate. Intimement poétique, flirtant avec la philosophie… Cette nouvelle proposition de Gabrielle Piquet a quelques atouts pour toucher les plus sensibles d’entre nous. Et puis il y a aussi ces deux frangins. L’un consumé par un drame qui a vu disparaître son bateau avec une famille de vacanciers. Sans plus aucune nouvelle depuis plus de 20 ans. L’autre a l’esprit à l’envers depuis son retour d’Algérie et agité de phrases énigmatiques, de contorsions anxiogènes, de prémonitions. Enfin, il y a ce gamin à la sagesse prématurée et puis ces quelques fantômes tourbillonnant… Bref, de quoi ajouter de l’énigmatique à la sensibilité. La partition graphique – désormais si identifiable avec ses lignes fines, sa transparence originale, son absence de cases et de bulles – joue parfaitement le jeu du choix sensible opéré avec beaucoup d’audace et d’élégance.